Les vérités d’Ely Ould Mohamed Vall

Fri, 2017-03-31 13:41

Invité de l’émission "Vissamim" animée par Ahmedou Ould Wedi’a sur Al Mourabitoune, l’ancien président Ely Ould Mohamed Vall a craché ses quatre vérités. 

D’abord, par rapport au vote des sénateurs qui a permis le rejet des amendements constitutionnels proposés, Ould Mohamed Vall déclare ne pas être surpris par le résultat puisque les sénateurs "rebelles" ont été élus au cours de la transition. 

Ils sont alors complètement libres de tout assujettissement et ne sont redevables à personne de quoi que ce soit. Les conditions de leur élection étaient des plus transparentes et des plus claires de toutes, selon lui. 

Ely Ould Mohamed Vall reconnaît avoir des relations amicales et fraternelles avec les deux hommes d’affaires en exil : Mohamed Ould Bouamatou et Moustapha Ould Limam Chavi. Mieux. Les trois hommes ont même la même évaluation de la situation politique qui prévaut dans le pays. 

Cependant, Ould Mohamed Vall tient à rappeler qu’il n’est pas le coordinateur d’une quelconque action entre l’opposition interne et l’opposition externe. L’ancien patron du CMJD précise aussi qu’il n’est pas du Front National pour la Démocratie et l’Unité de façon formelle, mais qu’il coordonne avec lui et toutes les autres forces de l’opposition les actions qui peuvent permettre au pays de faire face à sa prise en otage par une rébellion personnelle qui vide toutes ses institutions de leur sens. 

Or, il est impossible de légaliser une rébellion quoiqu’on fasse. Le peuple doit faire face à cela et l’armée ne doit pas être un outil ni pour l’instauration ni pour la continuité de cette rébellion. Selon Ould Mohamed Vall, il faut que des mesures politiques soient prises pour assainir la situation catastrophique qui prévaut, sinon 2019 ne constituera pas une opportunité de changement. Ely Ould Mohamed Vall met en garde la majorité, l’opposition et les autres (la grande majorité silencieuse) que si rien n’est fait en termes de solutions politiques appropriées, le pays va directement vers une crise aux conséquences désastreuses.

Ould Mohamed Vall parle même d’explosion. Ould Mohamed Vall déclare ne jamais avoir reconnu les résultats de la présidentielle de 2009 à laquelle il a participé. Selon lui, il a été informé de ses résultats trois jours avant leur proclamation. Pour lui de 2008 à aujourd’hui, la Mauritanie est gouvernée par une rébellion : la rébellion de 2008, la rébellion sur les accords de Dakar et la rébellion de 2014. Ould Mohamed Vall a rappelé qu’il a travaillé depuis 1978 avec tous les régimes successifs. 

Mais qu’il n’est responsable directement que de ce qui s’est passé pendant qu’il était président entre 2005 et 2007. Selon l’ancien DGSN de l’ère Taya, la Mauritanie n’a pas donné directement Ould Sellahi aux Américains, mais à un pays qui était chargé de mener l’enquête internationale. Sur les relations avec Israël, Ely a rappelé que ce n’est pas à lui de décider de cela. 

Mais il a aussi précisé que du temps de l’actuel président, ces relations ont fait l’objet de marchandage puisque la ministre des affaires étrangères de la Mauritanie a demandé ouvertement aux responsables juifs de les aider à légaliser le coup d’état du six août 2008 contre le maintien de ces relations. 

Pour les rompre, il a fallu que Kadhafi en fasse une condition de son arrivée en Mauritanie et de sa mobilisation pour faire aider à faire passer le putsch perpétré contre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. 

 

Le Calame